Texte Slam de conclusion – 14 mars 2025 – colloque Maxi-Liens asbl et DGDE
Plurilinguisme – éducation – migration
En plein cœur de l’ULB, battements d’idées
Débats dédiés à l’inclusion
Aux grés des échanges et interventions
Ne plus mettre nos passions et nos revendications de coté
Quand il s ‘agit de donner sens au mot « Education »
L’ère du temps peut faire aussi la chanson
Les langues peuvent rythmer nos réflexions
D’ici ou d’ailleurs…
Les mélodies de la nuance remettent à jour nos moyens d’orchestration
Rien n’est acquis, ni figé : regards croisées, Maxi-liens
Monde des possibles en ébullition
Historique, missions, actions
Tous ces combats remontent à loin
Tantôt sable-mouvants, tantôt enjeux de manipulations
Les langues portent nos racines, nos émotions
Exister c’est aussi par l’Expression
Le monde est notre maison
Parlons pour tout dire sans prétendre tout savoir
Les langues sont une richesse, des clés à nos questionnements
Portes ouvertes sur ce qui blesse
Dans les yeux d’un enfant, l’enfer c’est l’autre qui rabaisse
Et les regards de nos sociétés qui se baissent…
Dans nos classes, on a tous connu cet élève qui n’ose plus rien dire
Qui s’efface parce qu’il sait qu’il vient de trop loin
Et qu’on lui fera ressentir qu’il vaut mieux qu’il reste taiseux
Quand il parle, on ne le comprend jamais bien
Et sans oublier les rires et les ricanements au quotidien
Alors, il fera concurrence au silence
Et dans son fort-intérieur, il gardera caché ses soleils et ses lunes
Parce que le système montre le migrant comme ces doigts ne pointant que des lacunes
Les droits s’enfoncent dans des lagunes, dans les urnes, beaucoup de rancunes
Dans le vécu et les témoignages,
Les voix de la diversité qui tapent comme l’enclume.
Penser au pluriel, c’est aussi innover nos méthodes pédagogiques
S’adapter aux terrains, manier les mots aux quatre coins de ce qui les rend magiques
« BALAK ! GHEL BOURIA ! RHANDEK !... EN ZO VOORT ! »
Nous sommes les langues et les langues sont la somme
De nos vies et de nos pratiques
Donnons le temps aux enfants de se créer leurs propres décliques
Hors codes, ni ultra académique
Créer des ponts avec leurs dons et leurs atouts
Car leur imposer le tout ne pourra mener qu’aux riens
Le processus est complexe
Et nos actions à replacer dans chaque contexte
L’école de demain, serait-elle un vivier de savoirs d’actions ?
Mélanger les langues
Faire claquer les accents à l’unisson
Posons-nous les bonnes questions…
Faire le pas vers tous les élèves sans provoquer des traumas et frustrations
Les rapports de force sont une chance et non une fatalité vers l’isolation
On est tous et toutes des migrants aux yeux de la voie lactée
Classer, cataloguer, casser !
Catastrophé, le passé, complètement atrophié
Dépassées, les politiques brandissent fièrement des lois de non-droits tels des trophées
Les enseignants portent sur leurs épaules le poids de la dure réalité
Sonnettes d’alarme ! Inaudibles, même schémas, mêmes réformes signées
Toujours les mêmes discriminés qui vont saigner…
L’inclusion comme un effet de mode
Quand la récupération rode
La vraie solidarité n’est pas Fashion
C’est dans nos classes, que l’enfant se façonne
Ou s’efface ou s’abandonne au fond d’un local
Il restera transparent tel un fantôme
Transpirant face aux voyelles et consonnes
Les raisons peuvent trouver ça : dingue !
Réalité multilingue aux quatre coins du plat pays
Aller vers l’autre sans geindre, sans le craindre
Bricoler nos mots à la langue de chez toi, de chez eux,
De chez nous, de chez vous !
Ne pas en faire un boulet ou une tare
Richesse est questionnement dans les regards…
Les sous-cotés, les sanctionner, les refouler
C’est donner le fouet à la main de la violence
Laissant places à des fêlures et à des souffrances
Communication zéro, zéro tolérance
Ce qu’on subit à l’école peut mener aussi aux portes de la délinquance…
Parcours d’échecs qu’on passe sous silence
Que les parents ne voient pas venir, ne veulent pas voir venir
Ou ont simplement honte de voir venir
Jour des réunions des parents ou journée des absents ?
Des mamans, des papas, trop souvent, bloqués face à la langue
Ou face à la peur de ne pas être éloquents
Se faire petits, se faire murmures, frôler les murs
Surtout ne pas se faire remarquer
Malgré ce que leurs enfants endurent…
Survivre au jour le jour
Sans penser au futur, la nostalgie du pays pour seule armure
Amers amours, les nerfs à cran, défaites se lit sur les figures
Tisser du lien, pas si sûr…
Barrières de la langue
Comme si le monde des mots les étrangle
L’enfant n‘avance plus, il tangue
Vers l’étrange sentiment d’être l’étranger
Que le système continue à classer dans la case « des assistés »
Education, médiation
Relais vers les institutions
Activités, inclusion
Résolutions, participation
Discriminations, indignation
Projections, actions
Humanisation, migration
Emancipation, formations
La parole et son élévation
Les langues, efforts et adaptations
Langues de bois, spectateurs et juges de l’inaction
Primo arrivants
Primo urgent
Primo évident
Le vide est dense
Si souvent véhément, le fossé est immense
Vives analyses et compétences, de la non-reconnaissance
Jouer avec les mots et leurs provenances, de l’opulence en puissance
La vie des enfants enseigne
Drapeau de la haine en berne
Un bout de poème, nos bouts de chemins
Remous renouent aux problèmes
L’important c’est qu’on se comprenne
Tu t’es vu quand tu aimes ?
Quand tu mènes le combat de la joie à la peine
Les paroles s’envolent, les écrits se souviennent
Dans la nature, autant de chants d’oiseaux
Qu’il y a de langues dans nos réseaux et nos systèmes
Parlons « pluriel » !
Penser solo c’est barricader les potentiels
Mener des activités, monter des projets ou militer
Partager nos pratiques en ateliers
Tout est lié…
Pédagogie, droits des enfants, briser les catégories
Puisque diviser mène au mépris
Valoriser, périples de vie
Le partage, la rencontre sont le fruit d’un arbre épanoui
Enseigner n’a pas de prix
Ni de langue, ni de parti-pris
Le remède l’exclusion, c’est de lui en faire voir de toutes les couleurs
Lui faire entendre toutes les clameurs
Arc-en-ciel inouï, loin de toutes ces phobies
De toutes ces folies…
Apprenons des uns et des autres
Les récits migratoires n’ont rien d’anodin
Ils fondent le pourquoi du comment de nos bambins
Futurs adultes de demain…
Rassembler nos différences
Stimuler les performances
Unir toutes les langues, en faire une force d’apprentissage et non une carence
Juste quelques pensées au nom des oubliés
La vérité sort de la bouche des enfants, échos de nos humanités
Léguer c’est surtout s’écouter
La langue n’est pas une barrière si on lui procure de la liberté
Revoir si nos méthodes sont bien adaptées, ça reste encore et toujours à méditer
A la langue de nos responsabilités
Les droits des enfants, ce n’est pas qu’un rêve
On est ce qu’on crée, c’est du concret
Le processus est long
Dans la pratique, tenir le cap des besoins spécifiques
Vive la diversité linguistique !
Se réadapter, se réadapter, se réadapter… Ne sera jamais une fin tragique.